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Qu'est ce que l'action directe ?

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Qu'est ce que l'action directe ? Empty Qu'est ce que l'action directe ?

Message par Troska Jeu 10 Juin - 18:28

Qu'est-ce que l'action directe non-violente?

Cette expression a été appliquée à une variété énorme d'activités et se lever et agir est bien plus important que de se disputer éternellement autour des définitions ! En bref, l'action directe implique d'agir soi-même, de façon à peser directement sur le problème auquel vous êtes confrontés et sans avoir besoin pour ce faire de la médiation des politiciens, bureaucrates, etc. Ainsi, si vous voyez des bulldozers en train de ravager un endroit auquel vous tenez, vous faîtes de l'action directe en intervenant directement pour essayer de les arrêter.

L'action directe place la conscience morale au-dessus de la loi officielle. L'action directe implique de ne pas se soucier des règles et procédures qu'appliquent les économistes et politiciens, et de décider soi-même ce qui est juste et ce à quoi il faut résister. Bien que l'action directe puisse être considérée comme un simple des nombreux outils à la disposition du militant, c'est aussi bien plus que cela. Cela veut dire que l'on est prêt à se battre pour prendre le contrôle de sa vie et à essayer directement d'agir sur le monde qui nous entoure, à prendre ses responsabilités quant à ses actions et aux buts poursuivis. L'action directe non-violente est nécessaire au sens où il est nécessaire de sortir de la routine stérile des modes d'actions politiques traditionnels tel que le lobbying ou les défilés mornes et sage en ville sur un parcours bien établi, tracts, meetings et pétitions non pas que ceux -ci ne puisse par représenter une étape utile à tel ou tel moment d'une lutte mais parce que l'action politique limitée à ces éléments apparaît bien souvent, aussi bien aux yeux du plus grand nombre de nos concitoyens que des personnes ou organisations qui sont la cible de ces actions (gouvernements, institutions, patrons, etc), comme un grand jeu inoffensif, prévisible, ennuyeux et manquant de l'impact nécessaire à faire plier nos adversaires. Dans ces conditions, il n'est pas surprenant de voir un nombre important de personnes jeter des regards désabusé ou même se désintéresser complètement de l'action politique.

L'action directe non-violente a pour but de replacer l'action politique dans un domaine de confrontation, concrète, ludique, créative dont le but est de causer directement des troubles ou dommages économiques à ceux sur qui l'on souhaitent faire pression, de les empêcher de mener leur projet à bien (dans le cadre de l'expulsion d'un sans papier ou de l'exécution d'un

projet routier par exemple) ou encore de marquer fortement l'esprit des gens ou des médias par des actions symboliques, spectaculaires, imagées ou subversives. Elle doit permettre à la fois d'amener un changement réfléchi dans le comportement des individus et de s'attaquer directement à l'image des structures économiques ou politiques. Le terme d'action directe non-violente ou de désobéissance civile regroupe à notre sens un ensemble de possibilités d'actions extrêmement variées : bloquages, occupations, théâtre de rue, réappropriation de bien, fête de rue et carnavals anti-capitalistes, détournement publicitaires, création d'espace de vie et d'activités dans des lieux laissés vide, mise en place d'alternatives concrètes au système tel que des coopératives ouvrières, système d'échange locaux, système d'agriculture locale, sabotages, meetings communautaires, distribution de nourriture dans la rue... (voir la liste d'actions proposées dans l'appel du 30 novembre)

L'action directe non-violente se propose de montrer que l'action politique peut avoir un impact réel sans pour autant que cela nécessite le rassemblement simultané de plusieurs milliers de personnes dans la rue ( des actions retentissantes peuvent être effectuée à 1, 2, 3, 4, 5 personnes) et même arriver à prouver que l'action politique peut parfois aussi être quelque chose d'extrêmement amusant. Elle permet aux personnes de développer leur confiance en elles et de leur faire prendre conscience de leur force individuelle et collective.

L'action directe n'est pas seulement une tactique, ce sont des individus affirmant leur capacité à prendre le contrôle de leur vie et à participer à la vie sociale sans que la médiation ou le contrôle des bureaucrates ou hommes politiques professionnels soit nécessaire.

Le type de lutte que nous empruntons est généralement qualifié d'action directe non-violente car si elle peut parfois s'attaquer à des biens matériels, elle refuse catégoriquement de s'attaquer à des personnes physiques.

Partout dans le monde, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de l'action des peuples en lutte : Les 'unes' dont la presse ne parle pas et certaines actions fortes survenues au cours de l'année 99.

-Une grève générale a immobilisé à 80 % l'économie péruvienne grâce à l'union des étudiants, des travailleurs et des paysans.

-Plus de 100 personnes sont arrêtées chaque jour parce qu'elles résistent à la construction d'une décharge nucléaire sur un site indigène protégé du territoire australien.

-Les cheminots grecs ont bloqué un train transportant de l'équipement militaire au sol pour le Kosovo

-Des paysans français démontent un MacDonald's en construction et amené un débat public sur l'OMC et la nourriture industrielle.

-Les indiens U'wa en Colombie menacent de se suicider en masse si les compagnies pétrolières ne se retirent pas de leur terres .

-Les écologistes de Reclaim the Streets, agissent en solidarité avec les travailleurs du métro londonien, occupent le siège de la compagnie, et organisent une fête du premier mai à l'intérieur de rames de métro.

-L'opposition aux O.G.M se répand sur les cinq continents, en France et en Angleterre des militants détériorent un grand nombre de champ-test, des paysans indiens et français sabotent des laboratoires de recherche sur les O.G.M à Montpellier, tandis qu'en Inde l'opération 'brûlons Monsanto' est inauguré par la mise à feu de champs d'O.G.M.

-Les dockers de la côte ouest américaine se mettent en grève pour protester contre l'exécution programmée du prisonnier politique noir-américain Mumia Abu-Jamal.

-Des milliers d'indien menacent de se noyer avec leur maison , pour résister à une série de barrages hydro-électriques qui vont détruire des centaines de villages sur les rives de la rivière Narmada.

-Des sans-papiers à qui il avait refusé l'obtention d'un train gratuit pour aller manifester à Paris passent la nuit à faire la fête dans un tunnel ferroviaire.

-Tandis que des militants écologistes fêtent un an d'occupation d'un arbre pour protéger les forêts ancestrales de l'Oregon, des activistes anglais résistent 17 jours terrés sous terre dans un tunnel afin d'empêcher la destruction d'un parc communautaire et coûtent ainsi des centaines de milliers de francs aux compagnies de construction.

-Les travailleurs russes occupent des usines pour protester contre le non-versement de leur payes.

-Des lycéens grecs occupent des dizaines d'école.

-En Equateur, Jamaïque et Nicaragua, la hausse des prix du pétrole entraîne d'importantes émeutes.

-Des amérindiens, des militants écologistes radicaux et des syndicalistes s'unissent avec des communautées locales pour protester contre des projets de construction d'autoroutes.

-Au Nigeria, les jeunes Ijaw lancent l'opération 'changement climatique' et occupent un grand nombre de plates-formes pétrolières.

-Des femmes et enfants indigènes bloquent un bulldozer appartenant à une compagnie pétrolière dans la jungle équatorienne et prennent ses conducteurs en otage, afin de demander l'arrêt des de la construction d'un oléoduc qui avait contaminé leurs ressources en eau potable.

-Le dirigeant de l'Organisation Mondiale du Commerce est pris en embuscade et entarté par le la Biotic Baking Brigade, organisation spécialisée dans le lançage de tartes à la crème qui s'est déjà attaqué dans la seule année 1999 à quelques dizaines de criminels en costumes 3 pièces et autres P.D.G de multinationales.

-Le gouvernement Coréen réprime les syndicats après que des milliers d'employés aient participé à des démonstrations et qu'un mouvement de grève se soit répandu à travers le pays.

-La résistance non-violente continue contre la construction de l'autoroute trans-israélienne qui menace des détruire des dizaines de village.

-Des centaines de zapatistes continuent à s'organiser en 'municipalités autonomes' afin de reprendre le contrôle de leur vie face aux propriétaires terriens, aux grosses compagnies et aux 70 ans de dictature du parti au pouvoir.

-2500 pilotes d'American Airlines se mettent d'un commun accord simultanément en congés maladies.

-Lors de la reprise des chantiers de construction de l'axe E7 dans la vallée d'Aspes, paysans, habitants locaux et militants écologistes s'unissent pour occuper le terrain et empêchent les travaux en campant autour des bulldozers.

-A Prague, des squatters empêchent l'expulsion de leur maison par les forces de police en restant sur le toit pendant 3 jours.

-Le 18 juillet 1999, 700 militants se réunissent pour détruire un champ de tournesol génétiquement modifié de la taille de 24 terrains de football.

-Au Brésil sur les dix dernières années, 140 000 familles ont pu être relogées sur des terres prises grâce à l'action directe.

-A Londres, des militants s'introduisent dans le siège général de Shell, se barricadent dans le bureau du directeur pendant une matinée et y envoient des messages de solidarité aux peuples du delta du niger.

-De Genêve à Prague en passant par Berlin, des squatters reprennent des espaces vides pour en faire des lieux d'activités autogérés : crèches, bibliothèques, ateliers, salles de spectacle, jardins communautaires etc...

-En Ecosse, 2 militantes pacifistes nagent pendant une heure et demi en direction d'une base militaire puis s'attaquent à un sous-marin nucléaire qu'elles repeignent et endommagent, causant des dégâts économiques considérables.

Qu'est-ce qu'une fête de rue ?

Drôle de question, tout le monde voit ce que peut être une fête de rue. Pourtant il semble intéressant de parler d'une certaine forme de fête de rue 'anticapitaliste' telles qu'elles se sont répandues à travers le monde depuis quelques années. Ces 'fêtes de rue' sont en effet dans un certain nombre de pays devenus un des modes d'actions (et d'amusement) privilégiés des mouvements politiques alternatifs utilisant l'action directe. En1994, le groupe d'action directe anglais, Reclaim The Streets, alors engagé dans une lutte contre la 'culture de la voiture' organisa un faux carambolage à l'intersection de 2 grands boulevards londoniens. Très vite des militants apparurent, installèrent un café, un système de son et une ambiance de carnaval autour des 2 voitures bloquées au milieu de la voie publique

et se réapproprièrent pendant quelques heures cet espace réservé aux bagnoles. Cet action retentissante donna le coup d'envoi du mouvement des fêtes de rue en Angleterre avec Reclaim The Streets Londres ainsi que des groupes locaux disséminés sur le territoire qui multiplièrent des actions surprises de ce type avec une imagination débordante, de l'humour mais souvent aussi pas mal de confrontation avec la police.

Assez rapidement, le discours qui sous-tendait ces 'carnavals révolutionnaires' pris une orientation plus globale de dénonciation du système capitaliste dans son ensemble. Inspiré, par le discours situationniste, Reclaim The Streets prônent la contestation ludique, la réappropriation spectaculaire et subversive d'espaces livrés aux commerce, à la voiture, à la consommation, au travail, etc. Une des plus belles réussites du mouvement fut sans doute l'occupation, le 13 juillet 1996, après une bonne partie de chat et souris avec la police, d'une autoroute du nord de Londres pendant 9 heures par plus de 9000 personne qui y dansèrent, communièrent, attaquèrent la route au marteau piqueur pour y replanter des arbres, etc. Le 16 mai 1998, une fête de rue globale contre l'O.M.C, eut lieu dans diverses grandes villes du monde. En France la première 'fête de rue ' de ce type eut lieu lors des assises internationales pour des villes sans voitures en novembre 1998 avec l'utilisation d'un tripod (trépied de 7 à 9 m de haut au sommet duquel vient s'accrocher un manifestant que la police a ensuite énormément de mal à faire redescendre) pour réaliser le blocage.

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