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La "République de l'avortement" stoppe sa production...

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La "République de l'avortement" stoppe sa production... Empty La "République de l'avortement" stoppe sa production...

Message par Baptiste Mer 24 Mar - 1:55

ASIE-PACIFIQUE

Les Sud-Coréennes n'ont plus droit à l'avortement

Jadis surnommée la "République de l'avortement", la Corée du Sud a commencé à appliquer strictement, pour la première fois au cours des dernières semaines, une loi interdisant les interruptions volontaires de grossesse, suscitant un débat animé au sein de la population.

Afin de juguler l'accroissement démographique, les autorités sud-coréennes ont longtemps fermé les yeux sur une loi, votée en 1953, interdisant l'avortement sauf en cas de viol, d'inceste et de graves maladies génétiques. Pour 300 dollars (environ 220 euros), les femmes pouvaient se faire avorter dans presque toutes les cliniques gynécologiques.

Les choses ont aujourd'hui totalement changé. M. et Mme Kim, qui ne souhaitaient pas de troisième enfant, se battent pour pouvoir avorter. Ils ont bataillé pour trouver un médecin qui a finalement accepté de pratiquer l'avortement contre presque 1.000 dollars (environ 730 euros) en liquide.

Enceinte de six semaines, Mme Kim a pris un second petit boulot comme femme de ménage dans des bureaux la nuit pour réunir la somme. "Je peux à peine me payer un avortement. Comment pourrais-je élever un enfant et financer ses études?", lance cette secrétaire de 31 ans.

Selon les pro-avortements, la décision du gouvernement est motivée par une forte baisse du taux de natalité. La Corée du Sud enregistre le taux le plus bas au monde avec 1,15 enfant par femme en 2009, selon le Service d'information statistique coréen. L'autorisation tacite de l'avortement pour juguler des taux de natalité élevés a peut-être eu trop de succès, estime le sociologue Cho Byong-hee.

"Le gouvernement a énergiquement propagé l'idée qu'avoir moins d'enfants amènerait la prospérité, sans aucun débat public ou discussion sur l'éthique de l'avortement", ajoute ce professeur de l'université nationale de Séoul.

Quelque 350.000 avortements ont ainsi été pratiqués en Corée du Sud en 2005, soit environ 30 pour 1.000 femmes âgées de 15 à 44 ans, selon les dernières estimations disponibles. Par comparaison, 14,7 femmes pour 1.000, dans la même tranche d'âge, ont procédé à une interruption volontaire de grossesse en France en 2007, selon le site du ministère de la Santé.

La stigmatisation des mères célibataires pousse également beaucoup de femmes à l'avortement, explique Kim Doo-na, militante pour les droits des femmes. Le contrôle des naissances demeure quant à lui un tabou en Corée du Sud, une société marquée par l'héritage du confucianisme qui valorise la chasteté. Ce manque d'éducation en matière de contrôle des naissances amène à de nombreuses grossesses non voulues, ajoute-t-elle.

L'administration du président Lee Myung-bak a martelé que l'interdiction serait strictement appliquée, tout en niant un lien avec la baisse du taux de natalité, et a annoncé la création d'un groupe de travail destiné à prendre des mesures pour encourager les naissances.

"Notre programme contre les avortements illégaux est complètement distinct de nos mesures contre le faible taux de naissance", déclare Rhee Won-hee, chef du département de soutien aux familles du ministère de la Santé. "Ce programme global entend combattre le manque de respect croissant envers la sainteté de la vie".

Pour certains, cette initiative a suscité une véritable chasse aux sorcières anti-avortement. Le ministère sud-coréen de la Santé a annoncé la mise en place d'un numéro spécial pour que les citoyens puissent dénoncer les femmes enceintes et les médecins violant la loi.

L'association coréenne des gynécologues et obstétriciens a critiqué cette initiative qui en fait des criminels potentiels. Les médecins risquent en effet une amende de 2.000 dollars (environ 1.460 euros), deux ans de prison et le retrait de leur droit d'exercer. Les femmes risquent elles la même amende, ainsi qu'une année de prison lors de la troisième arrestation.

Les hôpitaux ont donc arrêté de faire de la publicité pour les avortements. Une gynécologue du sud de Séoul dit refuser les patients qui l'appellent, mais accepter ceux qui se présentent en personne. Un autre gynécologue du quartier chic d'Apgujeong demande jusqu'à 2.000 dollars (1.460 euros environ) "pour aider à couvrir les risques juridiques", ainsi qu'une décharge des patients.

Le mois dernier, une femme a donné naissance puis étouffé son enfant dans une chambre d'hôtel, selon la police de Séoul. "Dans le climat social actuel contre les avortements, je savais que je pouvais être arrêtée en essayant d'en obtenir un, mais également que je ne pouvais pas me le payer parce que les prix ont tant augmenté", a expliqué cette femme, selon un communiqué de la police. AP (Nouvelobs)
Baptiste
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Message par Jakim B. Jeu 25 Mar - 1:09

Enfin une mesure sensée.
Jakim B.
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