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Le NPD, une forme nouvelle de combat politique : de l'implantation locale à la libération nationale

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Le NPD, une forme nouvelle de combat politique : de l'implantation locale à la libération nationale Empty Le NPD, une forme nouvelle de combat politique : de l'implantation locale à la libération nationale

Message par Baptiste Lun 10 Mai - 0:06

Introduction :

Il est tous d'abord important de revenir sur le thème de la Nation et du nationalisme en Allemagne.
La conception allemande de la Nation s'est pendant longtemps opposée à la conception française. De Herder à Fichte en passant par les autres auteurs romantiques allemands et théoriciens du pangermanisme tels Goethe ou Hegel, la conception allemande de la Nation s'est essentiellement construite sur l'idée de Volkgeist (l'esprit du peuple allemand) et l'ursprache (les racines, la langue originelle) auxquelles sera ajouter des caractéristiques culturelles, historiques et raciales.
Le national-socialisme se construira essentiellement sur cette idée de la Nation en y imprégnant les idéaux du mouvement Volkisch, celui-ci étant essentiellement basé sur le droit du sang, la supériorité du peuple allemand, la mission rédemptrice de la race aryenne, l'eugénisme, le paganisme germanique et le mépris envers les cultes judéo-chrétiens.
A la fin de la seconde guerre mondiale, cette conception raciale et impéraliste de la nation allemande est abandonnée au profit du patriotisme constitutionnel (théorisé par d'Habermas) c'est à dire un patriotisme républicain fondé sur les idéaux de liberté, d'égalité et de paix, ainsi que l'intégration européenne. Il est aujourd'hui prôné par la plupart des partis dominants en Allemagne (CDU, les sociaux-démocrates, le FDP etc)
Néanmoins, à la sortie de la guerre, malgré une vague d'épuration et le procès de Nuremberg, l'extrême-droite allemande continue d'exister, à défaut de prospérer, à travers d'anciens cadres et militaires du régime national-socialiste mais également de divers courants nationalistes qui ont survécu à la fin de la guerre, dont le national-démocratisme et les branches dissidentes du NSDAP (Jünger).
Dés 1946, le Deutsche Rechtspartei (Parti de la droite allemande) réunissant d'anciens membres du DNVP (parti conservateur) et du NSDAP est fondé. Après quelques succès mineurs, le parti devient le Deustche Reichpartei (DRP) (Parti impérial allemand) en 1949. La même année, ce parti connait une scission s'expliquant par une prise de distance vis à vis du national-socialisme au profit de l'Allemagne impérial d'avant 1918. Les militants exclus créent le Sozialistische Reichspartei (SRP) (le Parti socialiste du Reich). Les deux partis vont connaître des succès diverses. Le DRP va réussir à obtenir cinq sièges au Bundestag en 1949 sans pour autant s'affirmer au niveau régional tandis que de le SRP va obtenir entre 7 et 12% des voix dans certains länders du Nord-Ouest de l'Allemagne et atteint près de 10 000 membres grâce à un programme essentiellement établi sur celui du NSDAP. La suppression du SRP par le Tribunal constitutionnel fédéral en 1952 permet la réunification des deux partis. Cependant, celle-ci ne permet pas de succès importants et le DRP devient le Nationaldemokratische Partei Deutschlands en 1964 (le Parti national-démocratique allemand. NPD). Le NPD est un parti nationaliste, populiste, social-conservateur et protectionniste.
Malgré des rouages institutionnels (loi fondamentale + scrutin uninominal) peu favorables au développement des partis anti-système, une concurrence considérable imposée par le DVU et Die Republikaner, des résultats électoraux très largement liés aux évolutions de la conjoncture nationale et internationale et malgré sa radicalité, le NPD est à l'heure actuel, le premier parti d'extrême droite allemand devant l'Union Populaire Allemande (DVU) et Die Republikaner.

Le NPD est aujourd'hui une véritable entreprise politique qui s'impose progressivement dans le paysage politique local et au sein des instances socialisatrices dans les landers de l'ex-RDA depuis le milieu des années 90.

Il s'agira donc d'étudier les stratégies d'implantation du NPD et leur impact au sein des landers est-allemands à travers la théorie des trois piliers établie , lors du congrès de Stavenhagen en 1998 dans la cadre du renouveau du parti national-démocratique allemand jusque là en marge du paysage politique allemand, et mise en application lors de l'arrivée d'Udo Voigt à la présidence du NPD en 1996

I) De la diffusion sans complexe et sur le terrain des thèses nationalistes allemandes et de leur adaptation au contexte actuel dans les nouveaux landers : le Kampf um die Köpfe

La Drei Säulen Strategie (théorie des trois piliers consiste dans un premier temps au Kampf um die Köpfe, c'est à dire de la lutte pour les grands principes. Ce pilier insiste sur une diffusion intensive sans pudeur des thèmes nationalistes, au contact de la population. L'association parfaite des thèmes traditionnelles de l'extrême droite à des thèmes adaptés au contexte actuel et disposant d'un fort potentiel de sensibilisation dans les nouveaux landers explique le succès progressif du NPD.

A – Du succès croissant des thèmes traditionnels et communs aux partis nationalistes allemands...

Comme tout parti nationaliste, le NPD tire l'essentiel ses thèmes du populisme ainsi que d'un mépris profond à l'égard du monde et de l'étranger. Ainsi, le parti s'emploie à la défense de la cohésion et de l'homogénéité nationale, celle-ci passant par le refus de toute politique immigrationniste, la vision d'une société ethniciste et la lutte contre les ennemis de la Nation allemande. Parmi ces ennemis figurent les étrangers (les parasites), le capital (idée de formation d'une nouvel ordre mondial dominé par les élites judéo-maçonniques et l'impérialisme américain), la gauche (tout ce qui n'est pas à l'extrême-droite, les tiques), la Police, les sous-cultures (les décadents, les dégénérés dont les homosexuels) et le juif (même si cette position tend à être par substituer par la lutte contre le sionisme). Le NPD axe également son idéologie sur le dénigrement de l'action des politiques en place, du système partisan et des groupes d'influence considérés comme étant responsable des maux de l'Allemagne, le chômage en particulier. Le NPD tend à se présenter comme le seul mouvement à apporter de vrais solutions aux problèmes du peuple allemand. Parmi ces solutions, on trouve par exemple dans le programme d'action du NPD, cinq points établissant de manière précise le rapatriement des étrangers dans leur pays d'origine.

Les nationaux démocrates tendent néanmoins à se détacher quelque peu de leur image de parti raciste, suprémaciste et impérialiste. La hiérarchisation des races et la suprématie de la race blanche ont été remplacées par une dénonciation constante du multiculturalisme, du métissage et de l'ethnomasochisme.
Par ailleurs, la doctrine du NPD est également fondée sur le refus de la société individualiste en reprenant les termes de souveraineté et de communauté du peuple, de solidarité nationale et civilisationnelle, en référence au mouvement völkisch et en opposition au capitalisme, à l'uniformisation culturelle et aux mœurs actuelles.

Un sondage réalisé par Niedermayer et Stöss ont révélé que parmi les allemands âgés de 14 ans et plus et habitant à l'est :

13 et 20% sont favorable à un régime autoritaire, au nationalisme et au discours contre les étrangers du point de vue ethnique, 39% au discours contre les étrangers du point de vue socio-économique et dans une moindre importance, 5% ayant des convictions pro-nazies et antisémites soit un potentiel pour l'extrême droite allemande fluctuant entre 13 et 20% de la population est-allemande.

Néanmoins, ce radicalisme ne suffit pas à expliquer le succès du NPD dans les États de l'Allemagne orientale. En effet, ces derniers offrent un contexte social et économique particulier qui induisent des thématiques nouvelles et adaptées.

B – … auxquelles sont associés des thèmes nouveaux et adaptés au contexte des landers de l'ex-RDA

Les lands de l'ex-RDA offrent un potentiel de développement considérable puisque ceux-ci souffrent des graves problèmes sociaux et économiques et des désillusions de la réunification. Ces difficultés sont en particulier liés à la désindustrialisation massive de l'ex-RDA (industrialisation qui dataient de l'ère soviétique) et le passage à l'économie de marché ayant tous deux entrainés une explosion du chômage (plus de 15% dont hausse de 53% dans le land de Berlin, 33% dans le Brandebourg, et 23% en moyenne dans les autres États), par la fin de anciens lieux socialisateurs et coopératifs (usines, kolkhozes etc), la dévalorisation du monde ouvrier et donc des phénomènes d'exclusion ou d'exode vers l'Ouest.

Le parti national-démocratique allemand diffuse donc de nouveaux thèmes pour la plupart liés à ce contexte particulier. Après la réunification, l'extrême-droite allemande n'a pu poursuivre son engagement contre le communisme, ni même en faveur des espoirs de réunification allemande. Le NPD a rapidement orienter ses grandes lignes vers la défenses des acquis socialistes. C'est pourquoi les nationaux-démocrates s'inspirent aujourd'hui très largement du modèle soviétique, (qu'il considère comme étant davantage national-révolutionnaire que véritablement communiste) et reprend sans complexe certaines mesures misent en place par le défunt régime (comme les allocations allouées à chaque jeune couple lors de leur installation en ménage). Les thèmes de justice sociale ainsi que le rejet de la privatisation et des délocalisations sont des thèmes récurrents dans le discours actuel du NPD. Il est entre autres le parti qui propose le salaire minimum le plus élevé (8,80 euros), qu'il réserve néanmoins aux travailleurs allemands de souche ou aux étrangers pleinement assimilés.

Le NPD joue aussi sur le fait que l'Allemagne de l'est, ni sous la dictature soviétique ni au moment de la réunification, n'a connu d'américanisation massive et est donc restée la plus allemande, la plus authentique des deux Allemagne, choses qui se retrouvent de manière effective dans la difficile implantation de la culture anglo-américaine ainsi que la conservation des fibres familialistes et du sentiment de solidarité collective. La Saxe offre également de fortes prédispositions identitaires voire régionalistes, le Lander disposant d'un héritage culturel important.
Par ailleurs, si le révisionnisme et le culte du nazisme continue à se développer en Allemagne occidentale, ils sont de plus en plus confinés à des cercles privés, voire même rejetés par les sections et membres du NDP des nouveaux landers.

Les nouvelles orientations du NPD reçoivent un écho favorable notamment auprès des plus jeunes et des perdants de la mondialisation, ceci s'expliquant en particulier par l'empreinte laissée par le régime soviétique. Les habitants de ces régions sont en effet plus sensible à un modèle économique protectionniste, planifiée et « nationaliste », à un état fort et à une vision du social et de l'humain fondée sur la collectivité, la communauté plus que sur l'individu. Le NPD profite donc de cette situation en récupérant l'héritage soviétique au moment même où la gauche révolutionnaire allemande tend à s'en détacher.

La diffusion des thèmes du NPD passent néanmoins par un second pilier duquel en a découlé une réforme dans l'organisation du parti favorisant l'ancrage locale.
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Message par Baptiste Lun 10 Mai - 0:06

II) De la constitution de réseaux nationalistes par un rapprochement avec les groupes locaux et nationaux déjà implantés et du renouvellement de l'action militante : le Kampf um die strasse

Le deuxième pilier de la nouvelle stratégie du NDP, le Kampf um die Strasse (littéralement, la lutte pour et dans la rue), consiste à la formation de réseaux nationalistes grâce à une rapprochement avec les groupes nationalistes locaux et par une implication constante dans la vie sociale et citoyenne locale des zones d'implantation du parti.

A – L'importance des camaraderies et des associations de défense citoyenne dans la stratégie d'implantation du NPD

Jusque dans le milieu des années 90, le parti national-démocratique s'est montré quelque peu réticent vis à vis les groupements de jeunesses se revendiquant du national-socialisme, la plupart des cadres du parti étant soucieux de leur image auprès de l'électorat. Avec l'arrivée d'Udo Voigt, le parti va rétablir progressivement des contacts avec ces groupes et favoriser l'organisation en Kamaraschaften, les camaraderies. Ces dernières sont des organisations se revendiquant libres et autonomes de jeunes regroupant collégiens, lycéens et étudiants. Elles entretiennent des liens étroits entre elles sans être véritablement organisées au niveau interne. Qu'elles soient interdites ou non, les camaraderies ont pour la plupart toutes trouvées refuge auprès du NPD suite à l'appel à la formation d'un Front Populaire de droite prononcé par Udo Voigt. Elles sont aujourd'hui principalement concentrées en Saxe, en Brandebourg et en Mecklembourg-Poméranie Occidentale où elle constitue un effectif total de plus de 2000 membres.

Les rapprochements entre camaraderies et autres groupes de jeunesses nationalistes se font notamment grâce aux activités collectives comme des camps nationalistes, des randonnées, des tournois sportifs (souvent de combat) ou par des stages de découvertes de l'héritage allemand et européen, la Suisse saxonne offrant un terrain idéal pour ce type d'activité. La récupération de certains symboles forts et commémorations par le NPD renforce également les liens et l'influence du parti et de sa jeunesse, notamment au travers de la célébration de l'anniversaire du bombardements de Dresde qui a fait près d'une centaine de milliers de victimes et a détruit à près de 90% de celle qui fut longtemps considérée comme la Florence de l'Elbe. Cet événement regroupe entre 5000 et 8000 nationalistes venus de toute l'Europe. (Pour l'anecdote, cette année, la manifestation a mal tourné puisque suite au refus de la mairie de Dresde d'interdire le cortège nationaliste comme le demander plusieurs groupes d'élus et de citoyens de Dresde, ces derniers ont choisi de détourner l'itinéraire de leur cortège pour bloquer le cortège d'extrême droite. La suite, des affrontements violents entre manifestants, l'intervention musclée de la police, de nombreuses dégradations et deux manifestations finalement annulées.)

Si certaines camaraderies penchent toujours vers des activités plus ou moins paramilitaires et que l'usage de la violence sont encore choses courantes, la plupart d'entre elles se sont recentrées sur de nouvelles pratiques militantes notamment par l'infiltration ou la constitution de Bürgerinitiative (littéralement : action de défense citoyenne, initiative civile). Dans le jargon socio-politique, ces organisations correspondent avec la notion de groupe à enjeu unique (single-issue groups), c'est à dire des groupes d'intérêts, des groupes de citoyens luttant pour des enjeux uniques et spécialisés, souvent fort et de manière radicale. Les actions de jeunes nationalistes répondent également à de nouvelles cultures et pratiques militantes essentiellement basés sur un esprit de résistance ou de dissidence vis à vis de l'ordre en place. Parmi ses actions figurent : aides aux anciens, assurer la sécurité des services publics, des rondes de nuit dans les villages, actions de solidarité, soupes identitaires pour les allemands les plus démunis. (pareil pour les identitaires en France)
Par ailleurs, cette organisation en réseaux locaux permet de palier au manque d'effectif du parti et de former des jeunes au militantisme et à l'engagement politique notamment au sein de véritables lieux de formation comme le Collegium Humanum de Vlotho (interdit depuis mai 2008 pour négationnisme) pour en faire de futurs cadres du parti.

B – Les actions collectives et citoyennes : une prise en charge progressive de la vie quotidienne locale, sociale et citoyenne au sein des « zones libérés »

Si les camaraderies ont une importance moindre et les Bürgerinitiative sont beaucoup plus hermétique aux nationalistes en ex-RFA, a contrario la stratégie du NPD influe de manière considérable en Allemagne de l'est du fait de l'absence de tradition démocratique.
Le NPD procède aujourd'hui à une triple intégration dans la vie locale de ses zones d'implantations : dans les milieux anti-sociales voire criminels, au sein de la jeunesse et des personnes de plus de 45 ans et enfin au sein des instances de socialisation comme la famille, les écoles, le travail ou encore les boites de nuits, les bistrots, les casernes, les prisons, les stades. C'est par cette triple intégration qu'est diffusée le mode de vie et de pensée de la nouvelle droite nationaliste allemande, et que se forme le contre-pouvoir culturel. Nouvelle car bien loin du stéréotype du crâne rasé en bombers, treillis et rangers. En effet, les militants du NPD ont aujourd'hui adopté différentes nouvelles images. L'adoption de la casual subculture importée des hooligans anglais, et la maitrise des techniques d'édictions en public ont permis aux militants de mieux rentrer en contacts avec les populations et de rester plus discrets lors des tractages ou des collages. Dans le cadre des manifestations, les militants ont opté pour la récupération du style vestimentaire des autonomes anarchistes (black block) : casquette noir, haut noir, pantalon, lunette noir, drapeau et banderole noir et rouge et allant même jusqu'à détourner l'héraldique anarchiste. Il ne faut néanmoins pas généraliser ses deux nouvelles tendances. La plupart des militants restent issus des milieux populaires ou défavorisés et n'ont pas totalement abandonné la culture skinhead.

Le NPD à la différence du DVU et des Républicains ne cherche pas de prise de pouvoir direct mais davantage à établir de nouveaux modèles et comportements socio-culturels en étant à la tête de la vie quotidienne c'est à dire une présence et une assistance constante sur les lieux socialisateurs en attendant le « grand soir ». La culture musicale, la littérature souterraine (portée sur la révolte, la réflexion pamphlétaire, les conspirations, la mystique païenne etc) et les associations de supporters jouent un rôle important dans la formation de cette nouvelle culture en particulier auprès de jeunesse.

En effet, la jeunesse est un déterminant crucial au renouveau du NPD puisque entre 5 et 10% des jeunes allemands (14-30 ans) avouent appartenir ou être sympathisants à des groupes d'extrême droite, ce pourcentage grimpant jusqu'à environ 20-30% dans les nouveaux landers.
Près du tiers des jeunes du collèges et du lycées fréquentent la sphère nationaliste allemande en Allemagne de l'Est notamment au travers des organisations de la jeunesse du NPD et ses alliés comme les Jeunes Spectres Nationaux, Les Jeunes Nationaux démocrates, les Jeunes Nationaux-autonomes, les Jeunes du Front ouvrier social-révolutionnaires ou encore les camaraderies dont on peut citer les Garde de l'Oder, l'Initiative de la jeunesse de Storkow, le Groupe de résistance de Fürsentwald, la Jeunesse Viking etc.
Depuis peu, le NPD a accru la place de la femme au sein de sa doctrine. Des slogans comme « Donnons un pays à nos mères, à nos femmes, à nos filles » reviennent de plus en plus souvent. Lors des manifestations, les jeunes femmes sont régulièrement mises en tête de cortège et arborent tracts et affiches du parti.

Ainsi, le NPD parvient aujourd'hui à s'implanter durablement et sensibiliser la population à ses idéaux en proposant aux populations est-allemandes des formes de déconnexions, de ruptures vis à vis du système néo-libérale et du capitalisme. Ce phénomène lui permet de remplir partiellement et temporairement l'une des stratégies visant à la constitution de « zones libérées ». Certaines petites et moyennes villes sont aujourd'hui acquises entre 20 et 30% par le NPD. C'est le cas par exemple de Ueckermünde dans lesquels la Burgerinitiative « Vivre mieux et en sécurité » entièrement dirigé par les camaraderies à récolter plus de 2000 signatures dans une pétition s'opposant à la construction d'un foyers pour demandeurs d'asile. C'est un chiffre important pour une ville qui ne compte que 10 800 habitants.

Cette ancrage locale permet au parti de construire son image de parti proche et à l'écoute du peuple, très importante au moment des élections. Néanmoins, il ne faut pas négliger l'influence des cadres et des personnalités du parti dans le renouveau du NPD.

Autre exemple significatif de l'implantation locale du NPD :

Ville de Mügeln (5000 habitants) : Affrontements entre jeunes des camaraderies et 6 jeunes indiens. Ces derniers ont été chassés sous les applaudissements des habitants de la ville lors de la fête annuelle.
Vente de CD autorisé par l'Office de la jeunesse dans les établissements scolaires. Ces CD comportent des interviews de membres du NPD et de chanteurs sympathisants et leurs chansons.
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Message par Baptiste Lun 10 Mai - 0:07

III)L'importance des personnalités et des cadres du NPD dans son implantation et ses succès électoraux : le Kampf um die Parlamente (lutte pour et dans les parlements)

Le troisième et dernier pilier inhérent à la stratégie d'implantation des nationaux-démocrates est le Kampf um die Parlamente c'est à dire la lutte pour et dans les parlements. Ce pilier, inenvisageable sans les deux autres, vise à une ancrage politique durable dans le paysage politique grâce à une implantation en trois temps à trois échelles : tous d'abord au niveau local, puis régional et enfin national.

A – Les cadres du parti, véritable entrepreneur politique : proches de l'électorat et des militants, et formés au sein des diverses instances du parti

Le parti national-démocratique allemand a profité de ses réseaux implantés dans les nouveaux lands, pour y placer la majeure partie de ses cadres et délocaliser la plupart des moyens matériels et humains, en Saxe en particulier. Cela conduit donc à la formation de bastion politique. Ainsi, le NPD mise donc sur l'implantation de ses cadres et des personnalités locales très actives dans des zones précises. Ceux-ci vont agir en véritables entrepreneurs politiques locaux. L'entrepreneur politique se définit comme une figure politique qui va sortir des moyens traditionnelles pour assurer la réussite de son entreprise politique et/ou celle de son bord politique. Trois figures principales d'entrepreneur politique se dégagent dont deux peuvent être retenu pour désigner le haut-personnel du NPD : le prédateur et l'homme politique.
Dans le cas de l'entrepreneur prédateur, les cadres du NPD vont profiter de la situation particulière, en somme toute relativement instable politiquement, qu'offre les États d'ex-RDA en réaménageant des éléments essentiels de la vie politique locale et en consolidant les bienfaits de ces réaménagements, le but ultime étant de constituer des majorités voire des monopoles au sein des diverses institutions politiques ou sociales des localités concernées.
Plus importante encore, la figure de l'homme politique, c'est à dire celui qui « saisit la spécialisation politique comme un moyen de saisir un profit ». Dans le cas du NPD, les cadres du parti agissent en véritables entrepreneur innovateur qui influe sur l’offre de politique publique en agissant directement sur les préférences des électeurs par des actions ciblées sur certains groupes, la jeunesse et les notables locaux en particulier. Ceux-ci doivent donc réaliser un travail de terrain intensif au sein des lieux socialisateurs qui leur permettent d'accroitre leur capital électoral.
On peut citer par exemple, Uwe Leichsenring, un commerçant qui entra au conseil municipal (Stadtrat) de Königstein (ville de 3000 habitants en Saxe). Très vite, il devient une figure du paysage politique local très appréciée de la population notamment auprès des commerçants et des jeunes, du fait d'une présence sur le terrain constante. En 2004, il parvient à rentrer au Landtag de Saxe (à Dresde) mais mourra quelques temps après dans un accident de voiture...
Par ailleurs, l'ancrage local des cadres du NPD a également été favorisé par la délocalisation d'une grande partie des structures centrales du parti, autrefois davantage implantées en Bavière dans les alentours de Munich (région historique de l'extrême droite allemande), vers la Saxe et les nouveaux Länders. Par exemple, la maison d'édition du NPD et le siège des Junge NationalDemokraten ont été réimplantés dans les alentours de Dresde. Plus d'un sixième des forces du parti sont aujourd'hui concentrés dans en Saxe et en Mecklembourg. Ce déplacement structurel a été d'une importance capital dans l'entretien et le renforcement des contacts du personnel politique du NPD avec les réseaux nationalistes en ex-RDA et a permis le recrutement de nombreux militants. Plus important encore, le personnel politique du parti a considérablement accru son capital politique effectif et potentiel.
Ce capital leur ont permis d'obtenir un pouvoir de négociation qu’il utilise pour relayer les demandes des électeurs auprès d'autres personnalités ou formations. L'action des personnalités et cadres du NPD au sein de leur localité est telle que le NPD parvient aujourd'hui à à recruter au sein des milieux démocrate-chrétiens (CDU-CSU) à l'image de Johannes Muller, élu dans la ville de Seibnitz (ville de Saxe – 9000 habitants) et obligent les politiques locales à adopter de nouvelles thématiques, proches de celles exposées par le NPD.
Pour finir, les élus du NPD sont mobilisés et formés dans divers institutions propres au parti comme l'Union Politique Communale ou l'Ecole de Dresde, cette dernière se déclarant ouvertement en concurrence avec l'Ecole de Francfort (Ex : cas similaire en France avec le GRECE et la Nouvelle Droite Populaire). La formation des élus permet ainsi de renforcer leur légitimité aussi bien auprès des électeurs qu'au sein des parlements et conseils.


B – Des succès électoraux significatifs, mais restant pour l'heure mitigés, irréguliers et sans réelle ampleur nationale.

Dans les années 60, un crise économique de moindre ampleur provoqua un vent de panique en Allemagne de l'Ouest avec la progression du chômage et une forte hausse des emplois précaires, ce qui permit au NPD de rentrer dans les Parlements de 7 Länders (Bade-Wurtemberg, Bavière, Brême, Hesse, Basse-Saxe, Rhénanie-Palatinat, Scleswig-Holsein) entre 1966 et 1968 et d'obtenir un score plus que significatifs lors des élections législatives fédérales avec 4,3% des suffrages exprimés, ce qui ne sera néanmoins pas suffisant pour entre au Bundestag.
A partir des années 70, le parti entame un longue période de disette avec des scores qui descendront progressivement en dessous de la barre des 1% et ne dépassant que très rarement cette barre.
La faute à des rouages institutionnels peu enclin au développement des partis anti-systèmes, à l'émergence et aux périodes du succès des deux autres partis nationalistes allemands et de manière plus général à une extrême-droite allemande très largement dépendante de contextes particuliers et éphémères.
Au cours des années 90, le parti va se reconstruire petit à petit grâce notamment au climat de morosité de l'opinion publique lié aux coûts et aux désillusions de la réunification.
L'arrivée d'Udo Voigt et la mise en place d'un véritable stratégie électorale passant par un conquête municipale, puis régionale et enfin nationale a permis au NPD de renouer avec le succès puisqu'en septembre 2004, le NPD parvient à entrée au Landtag de Saxe avec 9,2% des voix soit 12 députés.
En 2006, le parti rentre au parlement du Meclkembourg-Poméranie Occidentale avec 7,3% des voix, et réussit à s'installer dans 5 conseils municipaux de la ville de Berlin, la capitale fédérale avec 3% des suffrages.
Ces succès ont notamment été favorisés par la signature du DeustchlandPakt entre le NPD et le DVU qui induisait un désistement mutuel au profit d'un des deux partis dans les États où l'autre parti était en meilleur position pour acquérir des sièges. Ce pacte s'est néanmoins rompu suite aux désastres des élections européennes.
En août 2009, malgré un tendance à la baisse, le NPD conserve 8 députés au Parlement de Saxe et rate de peu l'entrée au parlement de Thuringe.
Aujourd'hui, le parti national-démocratique totalise entre 5 et 10% des suffrages exprimés dans un certains nombres de villes, d'arrondissements et de Land dans les États de l'ex-RDA.

En conclusion, si l'extrême-droite en Allemagne semble être marginale aux regards des scores électoraux enregistrés par les trois partis majeurs, il ne faut sous-estimer l'influence de celle-ci en particulier dans les nouveaux länders.
Bien que la stratégie mise en place par Udo Voigt, le véritable entrepreneur du NPD, n'a été concluante que dans une moindre mesure en terme électoral, celle-ci s'avère payante tant un niveau des structures internes du parti qui s'est considérablement relevé depuis les années 90, qu'au niveau de son implantation dans la vie quotidienne locale des Modellands (les lands laboratoires) comme la Saxe. L'écho rencontré auprès de la jeunesse grâce au travail des cadres du parti et des camaraderies lui permet de peaufiner dans l'ombre sa stratégie qui lui permettra peut être un jour d'arrivée au Bundestag allemand ou d'acquérir de véritables « zones libérées ».
Malgré de multiples poursuites pour propos ou agressions xénophobes, apologies du national-socialisme, révisionnisme etc, le parti national-démocratique allemand a vu son existence légitimé par le Tribunal Constitutionnelle fédérale en 2001 suite au rejet de la triple demande d'interdiction déposée par le gouvernement, le Bundestag et le Bundesrat.
Par ailleurs, l'effondrement du DVU et des Républicains laissent le NPD seul à l'extrême droite, celui-ci pouvant dés lors s'affirmer comme le seul défenseur du peuple face aux ennemis de la Nation allemande.
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Message par Jochen-Der Gott Lun 10 Mai - 0:12

J'aime bien Jörg Hähnel du NPD .
Le NPD, une forme nouvelle de combat politique : de l'implantation locale à la libération nationale Joerg_Haehnel

Le voilà en train de chanter :
https://www.youtube.com/watch?v=5Q9fNRcMhI0
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Message par Baptiste Lun 10 Mai - 0:16

C'est le chef de la section berlinoise, il me semble, non ?
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Message par Jochen-Der Gott Lun 10 Mai - 0:35

Absolument .
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Message par Itt Lun 10 Mai - 1:06

Bah ils auraient pu reprendre l'imagerie des nazis, ça leur aurait éviter de gaspiller de l'argent pour créer de nouveaux logos ...
Itt
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Message par B14 Lun 10 Mai - 1:08

exact. pas la peine de faire du volskish bourgeois, on veut de l'aryanisme proletaire, vive les annes 30.
B14
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Message par Baptiste Lun 10 Mai - 1:28

Oui sauf que ce n'est pas du volkisch bourgeois, faudrait-il encore avoir lu. Le NPD recrute l'essentiel de ses militants au sein des perdants de la mondialisation et de la réunification dans les Etats de l'Est, en somme classe populaire et classe moyenne. J'attends toujours votre définition du prolétaire en fait.

Quant au logo, je ne vois pas le rapport. Le logo est le même depuis 1964. L'imagerie national-socialiste est interdite en Allemagne comme en France d'ailleurs.
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Message par B14 Lun 10 Mai - 1:33

le NS recrutait les siens diectement au KPD, ça c'est autre chose hein.

proletaire c'est travailleur exploité et maintenu dans la misere par la bourgeoisie, et qui a conscience de celà contraireent aux socio-traitres.
je precise que c'est une situation de classe, quelque chose de naissance, de visceral, et que une reussite sociale n'empeche pas certains de conserver une mentalité partiellement proletaire, tandis que la majorité des travailleur pauvres ont mentalité bourgeoise.
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