Elections automatisées de 2010 : le Peuple philippin ultime perdant

[Troska]

Dans les élections automatisées de 2010, le Peuple philippin est l'ultime perdant !

Jorge "Ka Oris" Madlos
Front Democratic national du Philippines-Mindanao
20 mai 2010

Le Front National Démocratique de Mindanao (NDF-Mindanao) croit que le peuple philippin est le perdant final dans les élections nationales de cette année, qui ont donné des résultats douteux qui renforcent et augmentent le pouvoir des grands propriétaires, vieilles familles riches, grands bureaucrates, seigneurs de la guerre, et pire encore, des seigneurs de la drogue.

Le Sénateur Noynoy Aquino assumera la présidence le 30 juin. Il est issu de la grande famille de propriétaires Cojuangco-Aquino, et sa mère, Corazon Cojuangco Aquino, était la présidente responsable du massacre de 13 paysans à Mendiola en 1987. Seize ans après le carnage de Mendiola, le meurtre des paysans en protestation à la Hacienda Luisita s'est produit. Noynoy Aquino, alors député de Tarlac, a blâmé les protestataires paysans et ouvriers agricoles pour la mort de 8 de leurs camarades massacrés par les militaires et la police appelés par la gestion de la Hacienda Luisita. Dans les six années qui ont suivi, nous n'avons vu aucune justice pour les victimes de ces deux massacres terrifiants, ni pour les millions de paysans sans terre dans le pays qui ne peuvent pas espérer une réforme agraire véritable sous le gouvernement soutenu par les Etats-Unis d'Aquino.

Les Marcos ont également tiré bénéfice des élections automatisées. Imelda Marcos et Imee Marcos ont été élus comme membre du Congrès et gouverneur d'Ilocos respectivement, alors que Bongbong Marcos a été élu comme sénateur. Le résultat des premières élections automatisées a pratiquement effacé l'histoire du pillage et du régime fasciste sous les années de Marcos. À côté des Marcos, d'autres politiciens traditionnels, comme Enrile, Estrada, Revilla, Lapid, Pineda de Pampanga, et Dy d'Isabela, ont été réinstallés.

Le clan des seigneurs de la guerre Ampatuan continuent à tenir le pouvoir à Maguindanao en gagnant la plupart des sièges dans la province. Les seigneurs de la drogue connus de Mindanao sont également de retour au pouvoir : Jalosjos à Zamboanga del Norte, les Parojinogs à Ozamis, Misamis Occidental, et les Romarates à Surigao del Norte.

De même que l'élection automatisée a renforcé la plupart de réactionnaire de la classe dirigeante, elle a veillé à ce que les groupes de gauche et progressistes soient relégués à l'arrière, incluant par conséquent les politiciens qui ont des alliances avec elles.

L'automatisation n'a pas pu cacher les vieilles formes de fraude, qui sans demi mesure ont infesté les élections de 2010. Encore effrénés étaient les achats de voix, l'incapacité électorale, l'intimidation directe, la coercition et beaucoup d'autres formes. L'automatisation par les machines optiques de balayage de compte (PCOS) peut avoir présenté une manière plus rapide de conduire les élections, mais elle a également déclenché une façon plus sophistiquée et plus discrète de frauder.

Récemment, l'euphorie post-élection qui a balayé le pays à cause du "succès" des très vantées premières élections automatisées aux Philippines se dissout rapidement dans des poches de protestations post-élection qui peuvent éclater en une indignation répandue à travers tout le pays.

La possibilité pour que les machines de PCOS soient pré-configurées pour favoriser les candidats choisis pour un prix, a émis des doutes sérieux sur la véracité des résultats électroniquement traités des élections du 10 mai. Avec ceci, le sénateur Noynoy Aquino, président désigné grâce à la propagande nationale des médias, y compris l'article-couverture dans Time Magazine, et grâce à l'automatisation, tient semble-t-il son mandat, non du Peuple, mais d'une machine préprogrammée.



Félicitations au Comelec, qui, en dépit des craintes d'une panne mécanique massive possible qui pouvait causer l'échec des élections, les a défendues en effectuant presque sans problème le processus électoral. Avant le 10 mai, nous étions de l'impression que la soi-disant élection automatisée était conçue pour échouer, étant donné ces facteurs : 1) les machines étaient de qualité douteuse, 2) des professeurs et les techniciens manipulant les démarches électorales ont été généralement mal formés et minablement payés, et 3) l'électorat philippin était non préparé. Derrière ces derniers était naturellement l'intention du régime US-Arroyo pour maintenir, dans le désespoir, sa position au pouvoir.

Cependant, étant donné comment le jeu de pouvoir se tient maintenant, le mode automatisé des élections était censé en premier lieu réussir parce que non seulement les résultats sont sortis plus rapidement, mais la triche et la fraude, maintenant à un niveau électronique, est devenue plus discrète, sophistiquée, et pratiquement invisible au scrutin public. Les machines ne peuvent pas garantir que les élections récemment conclues ont été complètement exemptes de fraude. Il y a eu un "hocus-PCOS électronique" : la machine indiquait que votre voix a été enregistrée, mais elle n'indiquait pas exactement à quel candidat elle est allé réellement.

Tandis que la fraude se dévoile, les apologistes sont occupés à étancher la fuite et, dans ce sens, il y a urgence pour qu'un mouvement du Peuple étudie plus avant et plus profondément cette forme très sophistiquée de fraude, et réclame éventuellement justice.

Le NDF Mindanao réitère sa position que les élections bourgeoises et réactionnaires ne feront pas et ne garantiront pas l'émancipation fondamentale de la Nation du caractère semi-féodal et semi-colonial de la société philippine. Avec les résultats qui ont donné la victoire à certaines des familles les plus viles de la classe dirigeante, le Peuple philippin à perdu de nouveau. Ne laissons pas l'euphorie des élection nous aveugler ; unissons-nous et travaillons vraiment à la victoire du Peuple !