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Modernité et médiocrité

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Modernité et médiocrité Empty Modernité et médiocrité

Message par Baptiste Jeu 29 Avr - 20:46

MODERNITÉ ANNIHILANTE…MÉDIOCRITÉ AMBIANTE !

Modernité et médiocrité Che_gu10

Chronique de Paul-Alexandre Martin

Nos modernes, toujours pleins de bons sentiments, et vigilants quant au sort de chacun d’entre nous, crient à la dictature, à chaque fois que la sphère publique pousserait le bouchon un peu trop loin, et serait susceptible de déranger leurs petites habitudes et accoutumances, quelles qu’elles fussent. La politique, sous sa forme moderne, n’a plus rien de noble, mais est devenu le lieu où se jouent les plus grands scénarios théâtraux. On fait mine de s’offusquer au moindre signe « liberticide », ou « sécuritaire ». On crie à la dérive, et incite à la révolte, le temps de quelques semaines, espérant ainsi tirer son épingle du jeu, et obtenir à son tour son temps d’antenne pour faire parler de soi.

Le plus risible dans tout cela n’est pas ce jeu de rôle en soi, mais bien leur incapacité à cerner le véritable monde dans lequel nous vivons, leur don pour se livrer dans des luttes grotesques, et absurdes. Nos contemporains conviennent cependant volontiers que la société dans laquelle nous vivons, où à laquelle nous obéissons, est loin d’être idéale, et qu’il y a toujours des progrès à faire. Cependant, sortir du cadre de notre époque nous pousserait à embrasser Staline, en rêvant un peu trop d’égalité à gauche, et Hitler, en songeant un peu trop à la tradition, et aux valeurs qui en découlent à droite.

Ce postulat nous conduit donc directement à notre belle société moderne, où les gens ne s’épanouissent que dans leur travail, et le fruit de celui-ci qui doit indubitablement nous mener à la consommation. En résumé une société où chacun tente de se réaliser pleinement, s’affranchissant de toute tutelle, notamment la jeunesse supposée être autant subversive que dotée d’une émulation formidable, insaisissable pour toute personne souhaitant lui transmettre un héritage ou quelques règles. Il s’agit là d’une chose interdite puisque toute autorité un peu exacerbée a vite fait de nous conduire à nos heures les plus sombres, et est susceptible de générer une frustration des plus castratrices pour nos « jeunes ».

Cette nouvelle « classe » de notre société, que l’on chérit tant partout, à qui l’on prête les vertus les plus salutaires, est en réalité dans un état proche de la léthargie à faire pâlir n’importe quel vieillard, qui fut jeune en son temps, sans pour autant que l’on ne cesse de lui marteler que ce qu’il faisait était bien, ou subversif, au seul motif qu’il était là en son ère juvénile. Quoi de plus risible que les discours des Bégaudeau, Sormann et leurs consorts, qui nous vantent les soi disantes « qualités » de tous les barbares possibles et inimaginables, qu’on ne cesse de brosser dans le bon sens du poil à couvert de « ils sont jeunes, ils sont l’avenir ». Les « jeunes » de nos jours ne sont que le produit du diktat de la médiocrité que l’on subit depuis des décennies. Non la jeunesse ne transgresse plus rien, non elle n’est pas rebelle, non elle n’est animée par aucune fougue, non elle n’est pas plurielle, comme l’aime à se répéter cette pseudo-intelligentsia.

« La plupart d’entre [eux] ne sont plus que des spectateurs d’eux-mêmes, qui se regardent agir, s’écoutent parler et se laissent tout doucement vieillir, sans résister sans souffrir, comme s’ils étaient nés à la fois désespérés et invulnérables, pleins de cette paix transparente et froide qui continue de baigner, dans les moments les plus sanglants, les meurtriers et les victimes des tragédies ». Ce constat affligeant de Jean-René Huguenin sur ses jeunes contemporains, n’est guère différent de celui que je fais aujourd’hui. 45 ans après, aucune réaction, aucune révolution n’est à noter. L’ordre marchand a su utiliser l’inconscient à ses fins : celui d’annihiler toute capacité de résistance, toute flamme emprunte de romantisme. Chacun cultive sa petite vanité, en pensant être incompris aux yeux du Monde. Tous plaident l’anticonformisme, sans pour autant comprendre que s’ils existent en tant que classe, c’est parce que le Marché les a mis en avant. Ils vénèrent les rebellocrates, et les révolutionnaires de pacotilles, sans être à même de saisir que ces mêmes personnes ont triomphé, en même temps que les compagnies de textiles n’avaient jamais un pris un tel plaisir que de floquer tee-shirts, et autres sweats, aux couleurs du Che. Plus l’ordre marchand met en avant les jeunes, et leurs velléités antisystème, plus on est consterné par la dégénérescence de « ceux qui seront l’avenir », et l’on comprend bien pourquoi on peut jouer de la sorte avec eux : le désenchantement du Monde ne craint plus la jeunesse dont l’inconscient est formaté par le mythe de la modernité, et du progrès, et par les temps débiles dans lesquelles celle-ci semble se complaire.
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