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"Les paradis fiscaux, c'est terminé !"

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"Les paradis fiscaux, c'est terminé !" Empty "Les paradis fiscaux, c'est terminé !"

Message par Baptiste Mer 3 Mar - 2:45

538 milliards des sociétés du CAC40 échappent au contrôle du fisc français

Sarkozy voudrait paraître intraitable avec les paradis fiscaux. La preuve, son gouvernement vient de publier une infamante « liste noire » des pays « fiscalement non coopératifs ». Impressionnant ! Sauf que remarquent les experts, 18 États mis à l’index sont surtout de petites îles des Antilles et du Pacifique qui n’abritent que peu de fonds français. Pourtant, les grandes entreprises françaises du CAC40 continuent de planquer en toute impunité des fortunes dans les paradis fiscaux de la Grande-Bretagne et des États-Unis.

Plus question de stigmatiser la Suisse, contre laquelle le ministre Éric Woerth avait brandit en novembre dernier une liste de 3′000 supposés fraudeurs fiscaux français qui auraient planqué leurs économies dans les banques helvètes. La liste s’est avérée être bidon et son voleur, Hervé Falciani, ex-employé de la banque HSBC à Genève, un mythomane qui voulait se venger après son licenciement.

Déclarations sans lendemain de Sarkozy…
Depuis le début de la crise, Sarkozy n’a pourtant pas été avare de grandes phrases ou de coups de menton. « Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est terminé ! », avait-il par exemple asséné, le 22 octobre 2009, à Laurence Ferrari (TF1) et à David Pujadas (France 2) à la veille du G20 de Pittsburgh. Six mois plus tôt, au G20 de Londres, il proclamait déjà : « L’ère du secret bancaire est révolue ! »

Alors, fini le triangle des Bermudes de l’économie mondiale, refuge de la corruption, de l’argent sale et des produits financiers toxiques ? Terminé cet escamotage de milliards de recettes fiscales que tous les contribuables non initiés finissent toujours par compenser ? Un tout récent ouvrage du journaliste Xavier Harel, « La grande évasion » (éditions LLL), apporte une réponse frustrante : Sarkozy n’a rien changé et ne ne changera dans un proche avenir. Pourquoi ? Parce que personne ou presque ne le souhaite !

… qui donne l’exemple

Ministre du Budget, Sarkozy a été confronté encore plus directement à la trouble réalité des paradis fiscaux. Selon une note d’un service de police (contenue dans le dossier d’instruction sur le fameux marché des frégates de Taiwan), il a donné son aval en 1994, à la création d’une société écran luxembourgeoise, Heine SA. Un moyen discret de verser des commissions à un intermédiaire, Andrew Wang, et de financer la campagne de Balladur l’année suivante (lire notre article du 18 février dernier).

Et surtout, depuis le début de la crise, Sarkozy a fort peu traduit ses promesses en actes. A la fin 2008, il avait averti que les banques ayant des liens avec les paradis fiscaux seraient exclues du plan de sauvetage. Averti seulement. Auditionné en février 2009, par la commission des Finances de l’Assemblée Nationale, Baudouin Prot, directeur général de la BNP et premier bénéficiaire de ce plan, l’a reconnu : « La question des paradis fiscaux n’a jamais été abordée par les pouvoirs publics.» La BNP était-elle concernée ? Un peu : elle possède 189 filiales dans ces pays refuges, particulièrement dans les paradis fiscaux de la Grande-Bretagne et des États-Unis.

God bless you, Delaware !

Mais la BNP n’est pas la seule. Tout le CAC40 les fréquente. France Télécom y entretien 63 antennes, LVMH, 140, le groupe Pinault, 97, Lagardère, 55, etc. D’après les calculs de Daniel Lebègue, ex-directeur du Trésor, la manque à gagner fiscal correspond à une dizaine de milliards par an. Ces grandes entreprises françaises installées dans le Delaware (Etats-Unis) et dans les îles Anglo-Normandes (Grande-Bretagne) côtoient sans complexe 43 % des sociétés cotées à la Bourse de New-York, ainsi que la moitié des 500 plus grosses fortunes mondiale, échappant ainsi à tout contrôle du fisc français.

Selon les statistiques de la banque de France, les actifs français du CAC40 gérés par des banques tricolores dans ces paradis fiscaux atteignaient 532 milliards de dollars en 2008, indique le Canard enchainé dans son édition du 17 février dernier.

On ne risque pas de voir le ministre Woerth en brandir la liste dans les médias.

Agata Kovacs, pour Mecanopolis
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